Texte de situation

 

Une façon de se situer dans l’art contemporain

Enfant j’ai passé de longues heures à regarder des tableaux du Moyen-Age, de la Renaissance, de l’Impressionnisme et plus tard aux Beaux-Arts de la peinture contemporaine.
J’ai toujours été attirée par la figure humaine qui représente pour moi le lieu où se rejoignent le microcosme et le macrocosme de l’univers.
Pendant mes études aux Beaux-Arts j’ai découvert l’écrit de Kandinsky *Du Spirituel dans l’Art* qui m’a ouvert des voies de recherches.
Ce principe vital dont parle Kandinsky est à l’origine du pouvoir créateur qui s’exerce dans l’inconnu, dans ce qui n’existe pas encore.
L’intention se produit-elle avant ou après cet élan d’énergie, je ne sais pas mais ce moment de repli dans l’indéterminé indispensable, le vide provoque ce mouvement de création qui ne me quitte pas.
« La réalité est un ensemble unifié dans lequel tout est entrelacé, où rien n’existe en soi, ni isolément. La pensée fait éclater la réalité, la découpe en fragments conceptuels. » Ainsi l’idée brise l’unité en morceaux et réutilise ces parties connues d’une autre manière.
Le concept, pour moi démantèle l’unité d’origine en parties qui permettent de construire autrement avec les mêmes morceaux. Il représente un aspect de la création.
Ne jamais oublier que la création forme un tout (plan de référence) qui est nourri par la vie et qui parle à notre humanité par l’intermédiaire de l’émotion (sensations et sentiments), c’est-à-dire d’un ressenti qui signifie quelque-chose à découvrir aussi bien pour le créateur que pour le spectateur.
Le mystère qui soutient l’existence, les êtres, la nature, les objets m’interroge et guide ma recherche pour donner forme à l’énergie qui cherche à se matérialiser.
J’observe dans ce travail une tendance à universaliser l’humain, à l’ouvrir à certaines réalités fondamentales comme l’impermanence, la mort, la naissance, la vie.
Parfois en peignant je rêve que la beauté imprègne l’image et l’illumine, la fertilise, la densifie de son inconnu merveilleux.

Françoise Rey © 2021